Aisemont


Ancien hameau de Fosses jusqu'en 1871, Aisemont tire son nom du wallon "ès les monts" ou "ès ès monts". Il justifie d'une occupation ancienne, puisqu'il semble bien qu'une villa romaine était située au lieu-dit Insèbamonts, à flanc de colline, vers la vallée de la Biesme. On a aussi découverts un petit cimetière franc, de 34 tombes assez frustes, dans un coude de la Biesme, au lieu-dit "La Spinette". Toutes étaient orientées (les têtes des défunts vers l'est), mais six seulement étaient recouvertes d'une dalle et une seule portait des traces de cercueil.

Pendant des siècles, l'histoire d'Aisemont est liée à celle de Fosses; ses habitants avaient un représentant au "Magistrat", ou conseil communal d'autrefois.

Ce n'est qu'à la fin du XVIIe siècle que des démarches sont entreprises pour obtenir la construction d'une église; on ne connaît pas la date de construction, mais en janvier 1688 une chapelle dédiée à saint Joseph était desservie par un prêtre de Fosses. En 1856, un vicaire de Fosses, l'abbé Demat, devient résident et, à peine arrivé, il persuade un groupe de paroissiens de former un comité, prémonition de la Fabrique d'église, pour dynamiser la paroisse : d'abord par l'érection d'un cimetière (jusque là, les gens d'Aisemont devaient être enterrés à Fosses), puis pour la construction d'une église. Architecte et ébéniste, l'abbé Demat réalisera lui-même une bonne partie de cet édifice. Ainsi se forgea un esprit de communauté qui peu à peu s'impose face au conseil communal fossois et Léonard Lambot, propriétaire de la "Petite cense des Monts", en quelque sorte le "châtelain" local, sera le champion des revendications qui aboutiront, en 1871, à la création de la commune autonome d'Aisemont. Lambot en fut le premier bourgmestre.

En 1871, l'entrepreneur local Jules Moreau est chargé de la construction de la route de Vitrival à Falisolle et il a l'idée de tirer les pierres nécessaires d'un banc calcaire important existant sur place : ce sera le départ des carrières des Rochettes, avec 4 fours qui fourniront une chaux de qualité; les carrières Moreau subsisteront jusqu'en 1981. En 1905 s'ouvre, de l'autre côté de la route vers le village, les "Carrières Boudjèsse" de la S.A. des Carrières et Fours à chaux d'Aisemont, reprises ensuite par la société Carmeuse dont elles sont un des sièges les plus importants, avec une extension de la route de Falisolle vers Belle Motte, sur Le Roux. La production actuelle est de l'ordre de 1.200.000 tonnes de pierres extraites par an et 550.000 tonnes de chaux; 130 personnes y sont occupées. Les réserves actuelles sont estimées à deux millions de tonnes mais un projet d'extension de la zone d'extraction vers le village les portent à 13 millions de tonnes, soit pour environ 10 ans.

Les carrières d'Aisemont

 

PLAN